Le paysage bourguignon, un puzzle vivant
Dès qu’on parcourt la Côte d’Or, quelque chose frappe l’œil, presque instinctivement. À perte de vue ou sur les pentes les plus discrètes, la vigne façonne la terre en une infinité de parcelles, morcelées, chacune protégée par ses murets, son cadastre, ses nuances de sol. Ces parcelles, dans les villages entre Dijon et Santenay – Gevrey-Chambertin, Vosne-Romanée, Meursault –, portent le nom de Climats. Ici, le mot fait bien plus que nommer un micro-terroir : il exprime une personnalité, une histoire, et le travail de la main humaine qui a sculpté ce paysage depuis plus de 2 000 ans.
Les Climats de Bourgogne, ce ne sont pas de simples parcelles de vignes. Ce sont autant de noms, d’étiquettes, d’histoires que l’on retrouve sur les bouteilles et dans la mémoire collective : « Clos de Vougeot », « La Tâche », « Les Amoureuses », « Corton-Charlemagne »… Près de 1 247 Climats jalonnent la côte, chacun délimité au mètre près. L’UNESCO le souligne : il n’existe pas ailleurs au monde un tel degré de fine segmentation associée à la culture viticole (UNESCO).